lundi 23 février 2009

Welcome to Pouiiich Kart !

Fritz, 11 ans, est un garçon heureux. Alors qu'il fête son anniversaire à Schloteim, ses parents lui offrent Mario Kart. Un jeu qu'il est bien, et qui lui permettra de s'abrutir jouer devant la télé sans déranger ses parents.



Petit Fritz se passionne pour les courses de motos et de karts entre Mario et ses amis champignons génétiquement modifiés. Petit à petit, il acquiert les techniques qui lui font gagner du temps (roue avant, petits loopings, sauts). Les circuits anciens mis au goût du jour comme les nouveaux qui exploitent à fond les capacités de la Wii (placer ici les rires gras) n'ont plus de secrets pour lui.

Au bout de trois jours, Fritz laisse tomber la grande innovation du jeu : le volant. Ça va bien un moment, mais secouer ce bout de plastique imprécis n'aide pas à impressionner Johanna, la voisine de 12 ans avec des bouclettes. Parce que ça l'énerve, Fritz, de se prendre une carapace bleue dans la dernière ligne et de se faire dépasser comme une fleur sur la ligne d'arrivée. Et oui, petit Fritz, dans ce jeu, tout le monde (ou presque) peut gagner. Même ta soeur Ingrid de 8 ans.


Pourtant, le petit garçon ne se laisse pas abattre. Il persévère, refait les courses, débloque des motos, bat les fantômes. Enfin, ce jour béni arrive : il s'estime prêt à affronter des joueurs du monde entier. En quinze jours, il bat régulièrement ces congénères et arrive au score estimable de 7593 points. Fritz, à ce moment, ne sent plus de joie. Il pense approcher du panthéon de la course automobile, aux côtés de Schumacher, de Senna et de Hotdriver (sisi, sur Gran Tourismo 4).

Vient ce jour pénible du 22 février dernier. Fritz allume sa console et lance le multijoueur. Dans la présentation des compétiteurs, il ne voit que des débutants. Pourtant, dès la première course, un rascal s'accroche et le dépasse au deuxième tour. Fritz n'arrivera pas à la rattraper. « Ce n'est pas possible ! », s'exclame-t-il (en allemand, mais j'ai traduit). Il se promet de faire mieux dès la deuxième course. Raté. Fritz ne verra pas le jour dans la troisième course. Ni dans la quatrième d'ailleurs.

De rage, il lance sa wiimote et tente de retenir les prémices d'un flot de larmes. Finalement, les barrages oculaires cèdent et, parmi les vagues salées qui parcourent son visage, sa bouche hurle ces mots : « Je te maudis, Pouich ! ».

2 000 kilomètres plus loin, le-dit Pouich se marre bien en imaginant les rêves brisés de Fritz. C'est ignoble, un nain qui joue à Mario Kart. Mais dis-toi bien que les nains sont partout, et peut-être déjà dans ta rue !